Questions fréquentes

Comment se passe une thérapie EMDR ?

Comme pour toute thérapie nous prenons le temps de faire connaissance, de voir quelles sont les ressources dans votre vie et les éléments de stabilité. Nous prenons aussi du temps pour parler précisément des éléments actuels qui sont déstabilisants, des déclencheurs présents et ce qu'ils produisent sur vous comme type de réactions et de stratégies de protection.

Après cela nous pouvons davantage faire un repérage des différents moments de votre histoire qui semblent être connectés à cette souffrance traumatique. Tout cela nécessite généralement une dizaine de séances; cela peut-être plus pour les personnes qui ont été exposées à des situations de violences répétées notamment pendant leur enfance. Le travail évoqué ci-dessus fait totalement partie de la thérapie et n'est pas "seulement" une préparation, il occasionne souvent beaucoup de prises de conscience et d'émotions. L'idée est d'avancer dans la thérapie au meilleur rythme : ni trop lentement (car ce serait décourageant de rester avec vos difficultés actuelles sans assez de perspectives de changement) ni trop vite (car vous pourriez être débordé·e par vos émotions ce qui serait susceptible de récréer du trauma et ce qu'on cherche à éviter).

Les séances de retraitement ou de désensibilisation se font grâce à tout ce travail fait précédemment. Cela implique qu'on ne peut pas dire que la thérapie EMDR est une thérapie brève. Il ne s'agit d'une thérapie brève que lorsqu'on met en place un accompagnement suite à un événement récent, isolé, alors que la personne n'a pas été exposée à des expériences de vie adverses auparavant.


*          *          *          


Combien coûte une séance en individuel ?

La première séance est toujours au prix fixe de 60 euros et dure entre 45 et 60 minutes. Par la suite, en fonction du rythme des séances et de vos revenus, nous pouvons convenir d'un tarif compris entre 30 et 60 euros. Il est important pour moi que les thérapies puissent être le plus accessible possible. Malgré tout, dans certaines périodes il arrive que toutes les places à tarif aménagé soient déjà prises et que, pour assurer une moyenne, je n'ai de nouvelles places qu'à plein tarif. Même s'il n'est pas parfait c'est aujourd'hui le système qui me semble être le plus juste aussi bien pour moi que pour les personnes que j'accompagne.


*          *          *          


Etes vous dans le dispositif Mon psy ?

Non, je n'y participe pas, comme la majorité des psychologues (93% d'après une étude faite par le collectif Manifestpsy début 2023).

- D'abord le fait de devoir passer par un médecin qui va prescrire des séances de thérapie est un problème du côté des patient·e·s. Beaucoup de personnes n'ont soit pas de médecin traitant, soit ne sont pas assez en confiance avec un médecin pour exposer leurs raisons de consulter un·e psychologue.

- Du côté des professionnel·le·s, il y a un enjeu depuis des dizaines d'années autour de la volonté de mettre les psychologues sous l'autorité des médecins. Je fais partie des personnes qui estiment que les psychologues doivent garder leur indépendance du pouvoir médical et ne pas glisser vers une paramédicalisation via des prescriptions.

- Autre problème : seules les personnes avec des "troubles de légers à modérés" peuvent intégrer ce dispositif de 8 séances par an. Rares sont les situations où 8 séances sont suffisantes même dans ces cas. Par ailleurs, beaucoup de situations estimées "simples" et "légères" au début peuvent révéler des difficultés plus intenses et chroniques : la souffrance liée à une rupture amoureuse difficile peut être le début d'un suivi pour une personne borderline qui se sent toujours abandonnée par les autres et sans valeur, une consommation d'alcool ou de tabac peut être une stratégie de régulation émotionnelle pour une personne ayant vécu des violences répétées dans son enfance, etc.

- La communication du gouvernement sur les 8 séances est aussi un problème car elle fait croire implicitement que ce délai permettra de régler le problème de la personne et sa souffrance psychique sur un temps court et prédictible.

- Enfin, le dernier problème et non le moindre : depuis des années, des décisions politiques se succèdent et détruisent progressivement les lieux de soins publics. Combien de lieux de consultations de psychothérapie et de consultations psychiatriques ont maintenant des listes d'attentes de 1 à 2 ans faute de nouvelles embauches ou simplement du non-renouvellement des postes après des départs à la retraite ? Je n'accepte pas de participer à la communication politique d'un gouvernement qui cherche à faire croire qu'il agit pour l'accès aux soins alors qu'il est violent avant tout pour les citoyen·ne·s mais aussi pour les professionnel·le·s. Si ce gouvernement et les suivants veulent réellement améliorer l'accès aux soins, les moyens doivent être mis dans une politique globale, pensée et avec des budgets conséquents pour les structures publiques.

Si vous cherchez à consulter dans ce dispositif, voilà la liste des psychologues y participant : https://monparcourspsy.sante.gouv.fr/


*          *          *          


Comment se passe une thérapie de couple ou une thérapie familiale ?

Sur un plan pratique, ce sont des séances qui durent une heure et qui sont au prix fixe de 80 euros. Elles sont généralement sur un rythme mensuel, parfois un peu plus rapprochées, parfois un peu plus espacées selon les spécificités des situations et des contraintes d'agendas de chacun·e·s.

L'élément central est qu'il ne s'agit pas d'une thérapie individuelle sous le regard de l'autre ou des autres mais bien d'un travail sur les liens. Généralement nous prenons du temps à la fois par parler de l'histoire de ces liens mais aussi pour observer au plus près comment se passent les interactions dans le présent. Parfois, il y a un écart entre la narration qu'on fait sur ce qui se passe en général et comment les choses se passent dans des situations concrètes. L'idée est notamment de pouvoir questionner certaines représentations, modifier des façons d'interagir et retrouver de la souplesse de fonctionnement.

En thérapie conjugale/familiale je m'appuie sur l'approche systémique qui se base en partie sur des techniques non-verbales afin de ne pas perdre du temps à répéter du contenu et à faire des analyses qui ont déjà été faites dans le passé mais qui n'ont mené à aucun changement et aucun mieux être.

Enfin, il est important de préciser que je souhaite proposer un espace thérapeutique inclusif pour les personnes qui sont dans d'autres modalités relationnelles. Nous pouvons utiliser des outils venant des thérapies conjugales/familiales même si ces termes ne font pas sens pour vous. 


*          *          *          


Faites-vous des bilans neuropsy et des diagnostics de TDA-H et de TSA ?

Si votre demande est avant tout une évaluation pour obtenir un diagnostic, je vous orienterai vers des collègues qui ont cette spécialisation. En revanche, cela fait maintenant plusieurs années que j'accompagne des personnes neurodivergentes ou neuroatypiques en psychothérapie. A la base, beaucoup de personnes neurodivergentes me contactaient pour êtes bien accueillies en tant que personnes LGBTQI ou pour travailler des éléments traumatiques. Au fil de temps j'ai dû améliorer ma formation pour mieux les accompagner.

J'ai maintenant une attention particulière à certaines croyances négatives sur soi et sur les autres qui sont sur-représentées. Elles se sont souvent construites suite à du harcèlement scolaire de la part des pairs mais aussi parfois du personnel enseignant. Par ailleurs, dans leur famille d'origine, beaucoup de personnes neurodivergentes ont été qualifiées par des mots comme "fénéant·e", "lent·e", "dans la lune", "froid·e", "mal poli·e", etc. Ré-interpréter ces mots sous l'angle du TDA-H ou du TSA permet souvent de se dire qu'on ne faisait rien de mal mais qu'on n'était pas compris·e dans ses réactions et dans ses spécificités cognitives.

Nous pouvons aussi prendre du temps pour déconstruire des biais validistes intériorisés. Il est fréquent de se sentir "incapable" ou "pas assez bien" parce que les normes d'apprentissage et de travail sont faites par et pour les personnes neurotypiques. Parfois il est également utile de voir ce que les stratégies de surcompensation apportent mais aussi ce qu'elles coûtent (par exemple, comment le masking peut faire gagner en sentiment de sécurité mais coûter en énergie et en authenticité).

Enfin, il me semble important de connaitre et de faire connaitre certaines réalités statistiques comme le fait que les personnes neurodivergentes sont plus à risque de vivre des violences conjugales que la moyenne de la population. Repérer les facteurs de risque et les facteurs de protection peut être un objectif important dans bon nombre de thérapies.